Le coup de grâce.
dimanche 2 décembre 2012 | Posté par Crapouns à 14:53 Parfois, en suivant quelques liens, d'un blog à un autre, on tombe sur de petites perles, voir même sur des coups de poignards. Aujourd'hui, mon coeur saigne un peu.
Pour vous donner un peu mon cheminement, j'ai commencé par lire l'excellent article de @ami89_pharma* sur la nécessité de reformer les études de pharmacie. J'ai simplement cliqué sur un lien, renvoyant vers le blog d'un cardiologue bien connu de la blogo, à propos de la possible prise en charge par les pharmaciens d'officine des patients sous AVK.
Quelle ne fut pas ma stupeur, en lisant les commentaires, de l'image qu'avait les gens de cette profession.
Les épiciers, toujours, peu de compétences, ras bat joie, emmerdeurs de première.
J'en ai déjà parlé, je ne reviendrai pas dessus.
Non, ce qui m'a profondément blessée, c'est lorsque le métier de préparateur a été mis dans ce débat.
Le préparateur, cette espèce sous payée et au plus au point de l'incompétence. En gros.
J'ai lu, au détour de ces commentaires complètement stériles, qu'une pharmacienne n'engageait que des pharmaciens pour "être au top". Sic.
Donc moi, avec mon Brevet Professionnel, je ne serai bonne qu'à ranger des boîtes. Non, même pas, pour ça, il y a les étudiants en pharmacie. Re sic.
Pour remettre les choses à leur place, en ce qui concerne les entretiens pour la prise en charge des AVK, nous ne sommes pas concernés, car pas formés, et ça, ça ne me pose pas de soucis.
En effet, si l'on ne prend en compte que les cours dispensés au cours de mes 2 années d'apprentissage, je n'ai absolument pas les connaissances nécessaires pour aider mon patient à une meilleure observance et pour remarquer toutes les contre indications induites par ce type de traitement. Parce que l'on ne m'a jamais appris, pas parce que j'ai oublié.
Mais rabaisser le métier de préparateur, alors même que nous constituons la majorité des employés en pharmacie ? Stop.
Pourquoi ne rivaliserions nous pas également cette profession ?
Comment ? En donnant accès aux préparateurs diplômés aux formations complémentaires dans les facs de pharmas ou aux DU ?
Mais il faudrait nous payer plus. Merde.
Est ce que ça parait si inconcevable qu'il existe aussi des préparateurs qui essayent de se former, par leurs propres moyens, étant donné que nous n'avons accès à rien, qui essayent d'être compétents, qui ne se satisfont pas des alertes informatiques ?
A priori, de ce qui je peux lire, non. Je vais donc jeter mon Dorosz et mon Vidal et me contenter d'aller nettoyer les chiottes.
*http://ami89-pharma.blogspot.fr/2012/12/pourquoi-est-il-necessaire-de-reformer.html
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12 commentaires:
Désolé si mon commentaire peut choquer mais à mon avis, il ne devrait pas y avoir de distinction entre pharmaciens et préparateurs.
Il faut homogénéiser ces études, tout simplement parce que le fait d'avoir un contrôle effectif du pharmacien n'existe pas toujours.
Donc le préparateur travaille, dispense et le pharmacien en fait de même. Certes il y a aujourd'hui quelques différences. Mais rien ne justifie 4 années d'études en plus, ni la différence des salaires / revenus. Il n'y a pas de raison de créer 2 professions distinctes.
Mais là, je m'avance trop...
De là à ne plus hiérarchiser, je ne suis pas d'accord. Pas en l'état actuel des choses du moins.
En revanche, homogénéiser les apprentissages, oui, peut être même faciliter l'accès aux études de pharma aux preps, ou du moins, permettre d'enrichir ses acquis en suivant les formations extérieures.
L'officine va mal, et je ne pense pas qu'en supprimant le métier de préparateur on l'aidera.
Le problème que je soulève ici, c'est plus le fait que moins compétent (et encore, d'ici quelques années j'espère bien avoir augmenter mes connaissances significativement) ne veut pas dire "qui se complaît".
Je fais partie de ces personnes, et je ne suis pas la seule, qui accepterai de sacrifier gracieusement du temps pour pouvoir mieux faire mon boulot.
Ce qui justifie les différences de salaire, c'est justement ces 4 années supplémentaires, je ne prétendrai jamais au salaire de pharmacien avec mon BP !
Juste un mot pour remercier les préparateurs en pharmacie qui, quand j'étais en primaire, m'ont appris à faire des cachets, des suppos (si, si) et mes premières (et dernières) préparations magistrales. Aujourd'hui, médecin allergologue, je vois et apprécie les différentes qualités de leur travail. Préparateurs : je vous aime.
Ah les suppos ! Merci !
Il faut probablement une certaine forme de hierarchisation. Mais ça va parfois plus loin que ça. Beaucoup ont besoin de dévaloriser les autres. Tu sais, en médecine, je ne suis "que" généraliste, méprisée par certains spés, et considérée par certains patients comme incapable de traiter un eczéma. Quelle que soit ta profession, il y aura toujours quelqu'un pour te dire que tu n'est "que" ce que tu es.
Fais ton travail comme il te plait, bien comme tu le fais déjà, et laisse couler.
Des bizous
Avoir plus de connaissances via une formation continue et donc une meilleur rémunération pourquoi pas. Par contre espérer la même paie qu'un pharmacien (titulaire) me semble exagéré. Pensez aux responsabilités, au travail (il ne fait surement pas 35h), à l'investissement que représente une pharma etc....
Tu as tout à fait raison ! J'aime mon métier et j'ai beaucoup de mal à le voir traîner dans la boue sans avoir l'impression que l'on s'adresse à moi directement. Je sais bien que ce ne sont pas mes mots qui changeront la manière de penser de ces gens là et lorsque que je serais fatiguée d'agiter les bras dans le vide, j'arriverai à faire la part des choses. Je n'ai pas encore ta sagesse !
Je n'ai absolument pas la prétention de demander le même salaire qu'un pharmacien. Pas du tout !
Ca serait une complète aberration !
Je répondais surtout à ami89 ;-)
Je n'ai peut-être pas été clair mais c'est le concept de préparateur que je ne comprends pas dans le système actuel...
Préparateur / pharmacien adjoint... Les préparateurs ont besoin d'être mieux formés et formés différemment tandis que le pharmacien peut dégager beaucoup de choses inutiles à l'enseignement.
Il y a des pays où les préparateurs n'existent pas. Mais les pharmacies, elles, existent.
Et peut-être avec moins de disparités au niveau du revenu.
Mais encore une fois, je le concède, je m'avance trop.
En donnant accès aux préparateurs diplômés aux formations complémentaires dans les facs de pharmas ou aux DU ? --> Je suis entièrement d'accord !! On vend des cosmétiques, des medicaments avec de nombreuses interactions et pas de connaissances.
Le peu que j'ai pour me former est l'impact du pharmacie, c'est pas beaucoup
Je suis tombée par hasard sur ton blog (en cherchant un post sur un forum) et... Mon Dieu je me rends compte qu'il y a tout un tas d'autres personnes qui ont pensé les mêmes choses que moi !
Je suis en 2 ème année de BP, et même si je ne suis pas encore diplômée, je me suis vite rendu compte de l'écart ÉNORME qu'il y avait entre la formation qu'on ingurgite (oui parce que personnellement je n'ai plus de vie sociale depuis deux ans!) et le métier de préparateur. Sous payé, je n'osais pas le dire...
Je ne regrette pas d'avoir été dans cette voie, mais il est clair que je ne pourrais jamais rester à ce stade là avec le remerciement qu'on en a. Ranger les boites, jouer la caissière en flashant les boîtes, aider le petit papi à descendre les marches, et puis bien sûr, faire le ménage...
J'ose espérer que toutes les pharmacies ne sont pas dans ce contexte là, et qu'un jour je serais heureuse de travailler dans ce milieu.
Je reviendrais à coup sûr sur ton blog qui a l'air très intéressant. :)
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